Accueil des réfugiés et questions migratoires

Ce texte a été adopté lors du Conseil National du Parti de Gauche des 3 & 4 décembre 2016

L’actualité nous le rappelle tristement chaque jour, la question migratoire constitue d’abord une immense catastrophe humanitaire. Et les milliers de noyés en Méditerranée, fuyant pour les uns des zones de conflits, pour d’autres des situations de misère économique, ne sont que la face apparente de l’immense iceberg des drames encourus par ces déplacés. L’Europe – mais on pourrait dire de même avec les États-Unis qui n’ont pas attendu Trump pour construire des murs – répond hypocritement, vendant à la Turquie et imposant à la Grèce l’accueil des réfugiés et des migrants. Nos concitoyens, eux-mêmes soumis à des années de politique néo-libérale qui ont atteint leur niveau de vie, finissent par être perméables aux discours de repli, de défiance, quand ils n’ont pas à supporter l’incurie des politiques européennes comme à Calais où tous, Calaisiens, réfugiés et migrants en subissent les conséquences.

Cette situation intolérable pour tous ne peut se résumer à des slogans faciles : le repli qui voudrait ignorer la situation d’urgence humanitaire, notamment en Méditerranée ; l’utopie qui voudrait ouvrir les frontières sans limites. Nous ne pouvons pas non plus confondre l’accueil des réfugiés, le droit d’asile et les politiques migratoires.

La France, comme ses homologues européens, doit répondre à la crise humanitaire. Il s’agit de répartir sur l’ensemble du territoire européen l’accueil des réfugiés et des migrants, en attente d’un statut ou en attente de rejoindre le pays souhaité, dans des conditions dignes. Il faut également combattre toute tentative de surenchère xénophobe qui mettrait en concurrence les précaires et salariés français avec les réfugiés. Il faut non seulement dénoncer les manipulations du Front National et de Marine Le Pen, mais également revenir sur les politiques d’austérité qui ont privé les associations et les services publics des moyens de répondre à la misère des dizaines de milliers de SDF qui sont perdus dans nos rues. Pour autant la question migratoire ne se résume pas à l’urgence des crises humanitaires ; il faut prendre en compte une réalité de plus grande ampleur. Aujourd’hui nous sommes face à de nouveaux mouvements, qui diffèrent de ceux de la seconde moitié du XX° siècle : l’urgence climatique, la déstabilisation géopolitique, en partie du fait de la politique états-unienne, la crise économique mondiale, engendrent des flux migratoires inédits et durables.

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