Non à une nouvelle guerre coloniale en Libye

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Les annonces (puis rétractations) de Matteo Renzi et de la ministre de la Défense d’Italie, Roberta Pinotti, affirmant que l’Italie pourrait mener en Libye une coalition militaire dans le cadre de l’ONU pour y détruire “les foyers djihadistes”, s’apparentent à des ballons d’essai de l’OTAN pour tester les opinions européennes sur la pertinence d’une nouvelle guerre otanienne contre le terrorisme.

Le Parti de Gauche s’oppose fermement à tout aventurisme néocolonial en Libye qui pourrait germer au quartier général de l’OTAN.

Toute action militaire en Libye après la désastreuse guerre de 2011 ne conduirait qu’à plus de chaos, plus de haine et au développement de plus de foyers terroristes.
La Libye est un pays à structure ethnique complexe et dont la superficie est trois fois plus importante que celle de la France. Mener une guerre dans ces conditions implique non pas “quelques milliers d’hommes”, mais des dizaines de milliers d’hommes sur le terrain pendant des années, une guerre dure contre les populations et une administration néocoloniale de substitution à des structures étatiques complètement désintégrées lors de la guerre de 2011. Une guerre de cette ampleur signifiera rapidement la prise du contrôle des opérations par l’OTAN, comme ce fut le cas en 2011 lorsque la France était soi-disant “aux commandes”.

Le Parti de Gauche rappelle son opposition à la guerre de 2011. Celle-ci, conduite au prix du détournement d’une résolution de l’ONU, avait pour but officiel de protéger les populations civiles, de restaurer la paix, d’installer la démocratie et d’apporter la prospérité.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Un chaos sans fond, qui n’a d’égal que le silence assourdissant des va-t-en-guerre d’alors, en particulier celui du pseudo philosophe affairiste, Bernard Henry-Levy. La Libye est un pays à la dérive qui connaît une mortalité en hausse, un territoire devenu le sanctuaire pour les terroristes. Cette guerre fut également l’occasion du premier accroc dans les relations avec la Russie, causé par le détournement de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU de ses buts initiaux.

Une nouvelle guerre de Libye serait le énième exemple de l’inanité de la doctrine étasunienne de “guerre contre le terrorisme”. Depuis que cette doctrine est appliquée et suivie par nos dirigeants atlantistes, François Hollande et Nicolas Sarkozy en tête, elle n’a conduit qu’à la multiplication des foyers terroristes dans les pays concernés, à la radicalisation terroriste dans les pays européens et ne sert qu’à justifier plus de guerres et plus de crédits pour les industriels d’armement.

Comme en 2011, le Parti de Gauche s’oppose à toute nouvelle guerre en Libye dans laquelle la France serait nécessairement entraînée par le biais des accords qui lient les membres du traité de l’OTAN aux dépens de sa sécurité et des intérêts du peuple.