À la suite de la fermeture des structures scolaires, décrétée le jeudi 12 mars, ainsi qu’à la mise en place du confinement le 17 mars, les universités et établissements de l’enseignement supérieur ont cessé d’accueillir en leur sein les étudiant-e-s. Le mercredi 22 avril, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal a refusé la possibilité d’une validation automatique des examens universitaires.
A mesure que la crise sanitaire s’intensifie et qu’un confinement de grande ampleur ralentit considérablement le fonctionnement de la société, les étudiant-e-s sont laissé-e-s pour comptes. Les contraintes immédiates du confinement amplifient les difficultés matérielles et psychologiques permanentes auxquelles la jeunesse étudiante fait déjà face.
Les annonces du Président de la République, mais aussi celle de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, le 14 avril annonçant la réouverture des établissements pour septembre, n’ont fait qu’ajouter une couche d’incertitude à la situation.
Au milieu du marasme de décisions incohérentes émanant du gouvernement, la ministre brille par son absence et son quasi-mutisme inquiétant. Aucune décision significative n’a été prise par le ministère pour faire activement face à la situation, alors même que les conditions de vie des étudiant-e-s se sont fortement dégradées (notamment du fait de l’impossibilité de maintenir un emploi étudiant). Ainsi, à ce jour, les étudiant-e-s confiné-e-s dans leurs résidences CROUS doivent toujours verser un loyer et doivent vivre .
La situation inverse est aussi problématique. Nombre d’étudiants travaillent également dans des emplois qui n’ont pas été sujet au confinement (notamment le travail dans l’alimentaire). Certain-e-s voient leurs amplitudes horaire souvent élargies et les cadences renforcées, d’autres à l’instar des salarié-e-s étudiant-e-s d’Auchan ne toucheront qu’une minuscule prime de 50€. Situation bien entendue incompatible avec le suivi de cours à distance, alors qu’il se trouvent en première ligne.
Les directions universitaires de leur côté réagissent de façon insuffisante et fortement insatisfaisante. La mise en œuvre de procédures d’aide pour les étudiant-e-s a été laborieuse et ne se traduit concrètement aujourd’hui que faiblement. Les dispositifs ne sont pas à la hauteur des actions nécessaires pour atténuer les difficultés du confinement.
Il n’existe pas non plus de stratégie ou de vision nationale pour résoudre l’immense problème pédagogique qui se pose. L’absence de coordination entre le gouvernement et les universités, résultant majoritairement de l’autonomisation mal organisée de ces dernières, porte un coup violent à la qualité des enseignements dispensés. Elle accentue en outre les inégalités existantes entre les établissements du supérieurs et au sein de ceux-ci. Il faut bien constater que la “continuité pédagogique” est un échec : de nombreux enseignements n’ont pu avoir lieu, et ceux qui se sont tenus ont été effectués dans des conditions matérielles laborieuses (difficulté de connexion aux plateformes en ligne, charge de travail mal calculée,…) en dépit des efforts sincères des enseignant-e-s.
Les présidences universitaires font en majorité la démonstration d’un entêtement mal venu en ce qui concerne les examens de fin d’année. En effet, en se cachant derrière un prétendu dogme intangible de la valeur des diplômes, elles passent à côté de l’essentiel. A quoi sert un diplôme ? Garantir un niveau de qualification ? Qu’est-il censé contrôler si ce n’est aujourd’hui une année fracturée et un dernier semestre effectué dans des conditions improbables qui ne peut décemment garantir une égale qualité d’enseignement. Il est évident que c’est en répondant à ces interrogations que la valeur du diplôme sera réellement garantie, autrement elle ne sera que de façade.
Les étudiant-e-s ne méritent pas d’être abandonné-e-s de la sorte. Nous appelons le gouvernement à se ressaisir, regarder la situation avec présence, lucidité et cohérence. Nous soutenons l’appel du CNESER du 21 avril pour la généralisation de la validation automatique des examen universitaires à la note de 10 sur 20, améliorable par la transmission d’un devoir maison.
Que viennent les jours heureux.
Pour le réseau jeunes du Parti de Gauche
Julian Calfuquir et Manon Coléou