Ferroviaire : la réforme euro-compatible de Cuvillier

Les grandes lignes de la réforme ferroviaire présentée par le ministre des Transports sont désormais connues. Il s’agit prétendument d’intégrer SNCF et RFF dans une entité unique qui redonnerait à l’Etat son rôle de stratège en matière de transport ferroviaire.

Hélas, au delà de ces déclarations d’intentions, le propos est beaucoup moins ambitieux. Le constat d’échec du démembrement de la SNCF est patent. Cependant pour coller aux exigences de la Commission Européenne, le gouvernement choisit de créer une structure complexe gérée par un directoire bicéphale au lieu de recréer un véritable service public du transport ferroviaire.
La volonté de se conformer à l’injonction de libéralisation du transport de voyageurs d’ici à 2019 est clairement assumée, alors même que cette libéralisation a fait les preuves de son échec dans le domaine du fret.
Pour assurer des conditions d’accès au réseau de tous les opérateurs, et donc déployer la logique de la concurrence « libre et non faussée » le statut des cheminots est un obstacle. Affirmant préserver celui ci, le gouvernement fait tout l’inverse en annonçant qu’il sera complété d’une convention collective qui définira l’organisation du travail et l’aménagement du temps de travail, respectant ainsi les préconisations du rapport Bianco qui appelaient à une augmentation de la productivité des salariés du secteur. Derrière la formulation de « continuité du service public » il est à craindre que soit visée la limitation du droit de grève. C’est encore une fois un recul en matière de droit des salariés qui s’annonce.
Le Parti de Gauche condamne la soumission du gouvernement au diktat de la Commission Européenne et appelle au refus du 4e paquet ferroviaire.
La réforme ferroviaire doit être portée par une logique d’intérêt général et non par les dogmes austéritaires de Bruxelles.