Au Chili l’eau doit devenir un droit humain universel

Quelques jours après l’élection de Gabriel Boric à la présidence du Chili, un ancien ministre du Gouvernement de Sebastian Pinera a attaqué en justice le gouverneur de la région de Valparaiso et porte-parole du mouvement MODATIMA (mouvement de défense de l’accès à l’eau, à la terre et de la protection de l’environnement) Rodrigo Mundaca que notre délégation a eu l’honneur de rencontrer. Nous avons échangé avec lui des perspectives de travail en commun à l’échelle internationale.

Celui-ci venait en effet de dénoncer un conflit d’intérêt concernant l’ex-ministre de l’Agriculture, Antonio Walker, qui s’est exprimé sur la réforme de la loi sur l’eau tout en ayant, d’après MODATIMA, la propriété de 29 000 litres d’eau/seconde. Dans un pays où les avocats destinés à l’exportation ont plus accès à l’eau potable que des milliers de chiliens, il est lamentable qu’un ancien ministre s’évertue à poursuivre en justice ceux qui se battent pour l’universalisation de l’accès à lieu, alors qu’il n’a jamais œuvré lui-même pour ce droit fondamental.

Le Parti de Gauche, solidaire avec Rodrigo Mundaca, transcrit en français ci-après le communiqué de presse du mouvement MODATIMA.

 

Déclaration publique : Face aux poursuites pour infraction contre le Président de la Région de Valparaíso, Rodrigo Mundaca

En tant que mouvement de défense de l’accès à l’eau, à la terre et de la protection de l’environnement, et face aux poursuites pour infraction contre le président de la Région de Valparaíso, Rodrigo Mundaca, de la part de l’ex ministre de l’Agriculture, Antonio Walker, nous déclarons ce qui suit :

Nous soutenons et affirmons notre soutien absolu au président régional de Valparaíso Rodrigo Mundaca, qui, en tant qu’orateur national du mouvement – et antérieurement à son élection comme première autorité régionale-, a signalé publiquement que l’ex-ministre de l’Agriculture du gouvernement de Sebastián Piñera, Antonio Walker, possédait des droits d’exploitation de l’eau alors que dans le même temps il intervenait dans le débat public sur la réforme du code qui régule cette ressource, ce qui est considéré comme un potentiel conflit d’intérêts.

Nous considérons comme honteux qu’il soit tenté de censurer un mouvement social, et sa direction, qui surveille et interpelle une autorité politique qui peut avoir des intérêts particuliers dans le cadre d’un débat de connotation publique, surtout sur un sujet aussi sensible que l’eau, et devant la nécessité de changer le modèle actuel de gestion hydrique du Chili afin de considérer l’accès à l’eau comme un droit humain.

Nous transmettons notre soutien et notre admiration au camarade Rodrigo Mundaca, salué à l’international pour la défense du droit humain à l’eau, également au Chili et, aujourd’hui, reconnu dans toute la région de Valparaíso et le pays, comme le président de Région qui a été élu avec la première majorité proportionnelle nationale, élu dès le premier tour, et engagé pour la défense de l’eau et un processus de décentralisation au Chili.

L’eau est source de vie, pas une marchandise.

Version originale en espagnol ici

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