Financement des allocations individuelles de solidarité : L’Association des Départements de France (ADF) panique !

L’Association des Départements de France, majoritairement dirigée par des élus du PS, viennent de lancer un ultimatum au gouvernement de ne plus procéder au paiement de l’allocation RSA aux organismes payeurs (CAF/MSA) si ce dernier ne procédait pas à une revalorisation des compensations financières annuelles.

Cette revendication intervient suite aux transferts de compétences des 3 allocations individuelles de solidarité (AIS) : Revenu de Solidarité Active (RSA), Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

En effet, sur ces 3 allocations décentralisées, le financement global n’est assuré qu’en partie seulement par des recettes nationales. En 2012, sur 15,6 milliards d’euros dépensés en France pour ces 3 allocations, les recettes nationales ne couvrent que 9,4 milliards d’euros, soit un différentiel de 6,2 milliards d’euros à la charge des départements par an. Depuis leur mise en œuvre progressive par les départements à partir de 2002, le déficit pris en charge par les départements dépasse les 30 milliards d’euros cumulés.

Voilà à quelle aberration conduit la vis sans fin de l’austérité, à savoir remettre en cause le versement d’allocations qui constituent des minima sociaux pour des millions de familles dans notre pays ! Elle est aussi la démonstration de la dangereuse logique de la décentralisation forcée engagée depuis près de 10 ans qui vise à transférer toujours plus de compétences aux collectivités locales sans assurer la pérennité de leur financement et à générer de l’austérité décentralisée dans les territoires.

Les élus départementaux socialistes prennent tardivement la mesure du problème. Nous invitons fermement ces édiles qui cumulent souvent leur mandat local avec un mandat parlementaire à mettre en cohérence leurs interpellations au gouvernement avec leurs votes au Parlement pour refuser ces politiques austéritaires qui étranglent aujourd’hui les collectivités qu’ils président… Nous les invitons, à l’instar du Parti de Gauche, un radical changement de cap politique du gouvernement, et sur cette base, nous réaffirmons notre volonté de constituer une majorité alternative de Gauche !