Latécoère : la liberté syndicale n’est pas qu’un mot !


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Crédit photo Daria Drissi

Déclaration commune de Jean-Luc Mélenchon et Hamma Hammami

Sonia Jebali et Monia Dridi poursuivies en justice :
halte au harcèlement anti-syndical !

Leur travail ? Elles n’en ont plus.
Leur liberté ? Piétinée par Latécoère.
Leur dignité ? Se battre.

Harcelées, exploitées, maltraitées, payées 40 heures pour des semaines de plus de 60 heures, Sonia Jebali, Monia Dridi et leurs camarades ont voulu faire valoir leurs droits. Reprenant à leur compte les objectifs de la Révolution de janvier 2011, elles ont créé dans leur usine LATelec de Fouchana au sud de Tunis, un syndicat affilié à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). La réponse du groupe français Latécoère, propriétaire de l’usine, a été en 2012 de relocaliser l’activité en France… le temps de rayer le syndicat de la carte et de licencier ses fondatrices, avant de remettre en marche la production en Tunisie.

Face à un tel cynisme de la part d’un groupe qui sur ses plaquettes de communication présente le « dialogue social » comme «un élément structurant de la culture de l’entreprise», et face à cette écœurante mise en concurrence des travailleurs par-delà les frontières, la classe ouvrière a répondu par la fraternité. Impulsé par Sonia Jebali et Monia Dridi, qui ont médiatisé le sort inique qui leur a été réservé, un réseau de solidarité a été mis en place, intégrant syndicalistes tunisiens et français, via notamment la CGT Latécoère, la CGT Dassault ou la CGT Airbus, militants, intellectuels, hommes et femmes politiques tunisiens et français etc. Il a exigé la réintégration de ces ouvrières. Grâce à l’UGTT, qui a brandi la menace d’une grève générale, Latécoère a partiellement reculé le 5 mars dernier et a accepté la réintégration de six syndicalistes licenciées sur dix.

Mais, cherchant toujours à diviser, la direction de Latécoère ne s’est pas contentée de tentatives de corruption, de menaces, de violences envers les représentantes syndicales. Souhaitant faire punir pour l’exemple Sonia Jebali, Monia Dridi et deux autres camarades, elle les a attaquées en justice. Le 24 février dernier, la police leur a signifié une condamnation à deux mois de prison ferme pour « atteinte à la morale et diffamation » à l’encontre d’une salariée de leur société. Cette condamnation a été prononcée en leur absence le 9 décembre 2013. Elles n’avaient jamais été prévenues de l’instruction.

L’affaire est rejugée en appel ce lundi 24 mars. Sonia Jebali et Monia Dridi seront à la barre pour se défendre contre des chefs d’inculpation imaginaires. Syndicalistes debout, elles seront à la barre contre l’acharnement de leur ex-employeur. Elles seront à la barre pour rappeler que Travail, Dignité, Liberté ne sont pas des mots pour les livres d’histoire. Ce sont ceux de la Révolution que le peuple tunisien a entamée en janvier 2011, et dont l’énergie porte nos camarades.

Plus que jamais, nous soutenons ces deux femmes dans leur lutte !
Vive l’amitié et la solidarité entre les peuples tunisien et français!