Décidément, François Hollande et son gouvernement auront été jusqu’au bout du côté des actionnaires au détriment des salariés. Le cas d’Ecopla dans l’Isère en est un exemple flagrant. Pendant plus de deux ans les salariés de l’usine d’Ecopla situé à Saint Vincent de Mercuze, victimes d’un actionnaire voyou, se sont battus pour conserver cette usine et le savoir faire de l’unique de fabriquant de moules alimentaires en aluminium en France, nettement moins polluant que les barquettes plastiques.

Dans cette lutte à aucun moment le gouvernement n’aura été de leur côté. L’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron n’a jamais répondu aux salariés ni à leur signal d’alerte. Ensuite, le ministère de la justice n’a jamais voulu faire appel de la décision du tribunal de commerce alors qu’il était le seul habilité à le faire. Pour rappel, le tribunal de commerce de Grenoble ne jugeant que sur la forme et non sur le fond avait jugé que l’italien Cuki devenait le repreneur car l’offre était la meilleure en termes de prix et donc remboursait mieux les dettes réalisées par l’ancien actionnaire parti avec la caisse. Or cette multinationale italienne ne voulait que le fichier clients et les machines et ne conserverait aucun emploi sur le site. Contrairement aux projets des salariés d’Ecopla Scop qui proposaient un redémarrage de l’usine avec le soutien de nombreux gros clients. 

Pendant ce temps là, les salariés ont poursuivi leur combat et leur projet de Scop. Ils ont pu compter sur les citoyens et les militants du Parti de Gauche notamment le 20 décembre quand Cuki a envoyé un camion pour débuter le déménagement des machines. Suite à cette mobilisation, le gouvernement a enfin proposé une négociation tripartite entre Michel Sapin, l’actionnaire italien Cuki et les salariés d’Ecopla. Dans ces négociations, le ministère de l’économie a défendu l’actionnaire italien en expliquant aux salariés que le projet de Scop n’était plus possible. Quand à Cuki, il n’était pas là. Pendant ce temps, les moules et les machines sont partis en Italie de l’autre côté des Alpes. Le gouvernement par la voix de Michel Sapin a déclaré que Cuki souhaitait mettre en place une filiale Cuki France sur le site de Saint Vincent de Mercuze. Cependant comment faire confiance à ce gouvernement et à ses ministres qui depuis deux ans n’ont eu de cesse dans cette affaire de mépriser les salariés ? Et quel gâchis : ce beau projet de scop allant dans l’intérêt général tombe à l’eau. Les salariés jettent l’éponge après deux ans de lutte. Ils continuent néanmoins de porter le projet d’une « loi Ecopla » et nous resterons avec eux dans ce combat. 

Le parti de Gauche qui a été aux côtés des salariés dans cette lutte tient à souligner le courage de celles et ceux qui ont mené un magnifique combat pour la préservation du savoir industriel français et pour l’emploi. 

Pour qu’il n’y ait plus jamais d’Ecopla le Parti de Gauche exige que le droit de préemption des salariés soit inscrit dans la loi comme le propose l’Avenir En Commun, le programme de la France Insoumise et de son candidat Jean-Luc Mélenchon. Cette histoire prouve aussi qu’il faut une réforme complète des tribunaux de commerce et donc le besoin de changer en profondeur nos institutions via une 6ème république.

Emilie Marche, Andrea Kotarac, Corinne Morel Darleux, conseillers régionaux Auvergne Rhône Alpes, et Philippe Juraver, secrétaire national aux luttes du PG