QPC des lobbies du béton : le Parti de Gauche soutient la filière bois

Le 24 mai dernier le Conseil constitutionnel a invalidé l’obligation de prévoir un minimum de bois dans les nouvelles constructions. Cette obligation avait été instaurée par décret suite au Grenelle de l’Environnement, au titre du stockage de carbone par le bois et de sa contribution à la lutte contre le dérèglement climatique. Elle permettait également de remplacer des matériaux polluants et non renouvelables issus d’une extraction minière.

Mais le lobby du béton est passé par là. Le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière et la Fédération de l’Industrie du Béton ont déposé une QPC (question prioritaire de constitutionnalité), et les juges du Palais-Royal ont jugé que cette disposition portait atteinte à la liberté d’entreprendre et n’était pas « justifiée par un motif d’intérêt général » ni n’était « susceptible d’avoir une incidence directe sur l’environnement ». On se pince.
En plein débat national sur la transition énergétique, à l’heure où le bois est unanimement reconnu pour ses apports écosystémiques, alors que la forêt représente le deuxième puits de carbone après les océans, que la France s’apprête à accueillir la prochaine Conférence des Parties sur les changements climatiques en 2015, alors que la filière bois française cherche à se structurer pour transformer localement le bois issu de nos forêts, pour favoriser le développement d’emplois non délocalisables et la valorisation d’une ressource renouvelable et de proximité, et que le gouvernement prépare une Loi d’avenir sur la forêt, le bois n’apporterait donc rien comme matériau de construction ?

La Fédération France Nature Environnement a immédiatement réagi en appelant les décideurs locaux à « ne pas tenir compte de cette décision et à favoriser systématiquement l’usage du bois partout où des stratégies de lutte contre le dérèglement climatique sont engagées… » et en réaffirmant que la France doit « garantir la cohérence des politiques publiques d’aménagement durable des territoires, pour que la forêt et le bois constituent des leviers de la transition écologique de notre économie ».

Le Parti de Gauche s’associe fortement à cette réaction et rappelle son soutien à la filière bois essentielle pour la bifurcation énergétique.

Il l’a rappelé par la voix de sa secrétaire nationale à l’écologie, Corinne Morel Darleux, également conseillère régionale en Rhone Alpes, à l’occasion de l’adoption d’une délibération sur la forêt par l’assemblée régionale.