Le rapport accablant de l’UNICEF sur les droits des enfants en France

Passant en revue tout ce qui a été mis en œuvre depuis 2016, l’UNICEF France déclare par sa présidente Adeline Hazan, que « les crises sanitaire, économique et environnementale ont accru les problèmes. Il faut que les droits de l’enfant soient une priorité, comme l’avait indiqué Emmanuel Macron. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. »

Selon ce rapport, 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Plus de 42 000 sont sans domicile fixe, dont plus de 1 600 vivant dans la rue. Dans le même temps, l’Aide Sociale à l’Enfance, dont les moyens financiers et humains ne cessent de diminuer, a de plus en plus de mal à accompagner les 308 000 jeunes suivis, alors qu’ils sont toujours plus nombreux.
Un enfant est tué par un de ses parents tous les 5 jours en France, et la part de mineurs hospitalisés suite à des violences a augmenté de plus de 50% entre 2017 et 2020.

De plus, la pandémie de Covid-19 a eu un impact catastrophique sur la santé mentale des jeunes, puisqu’un tiers des 6-18 ans disent souffrir de troubles psychologiques, et un quart d’entre eux se sentent souvent déprimés ou abandonnés. La prise en charge est insuffisante car « il faut attendre six mois à un an et demi pour […] un rendez-vous dans un centre médico-psychologique.  » Les passages aux urgences, liés aux tentatives de suicide, ont augmenté, par rapport à 2018 et 2019, de 52% pour les 11-14 ans et de 35% pour les 11-17 ans.

Les inégalités scolaires se sont aggravées, car 10 % des collèges publics ont plus de 63 % d’élèves issus de milieux défavorisés.

Concernant les enfants handicapés, ils ont toujours des difficultés d’accès à l’école puisque « 20% des saisines du Défenseur des droits, relatives aux droits de l’enfant en 2021 » y sont liées.

Pour finir, le rapport pointe les inégalités territoriales : 8 enfants pauvres sur 10 à Mayotte, 6 sur 10 en Guyane et dans certains départements de France métropolitaine. De plus, en Guyane, 7,4% des enfants de 6 à 13 ans ne sont pas scolarisés.

Le Parti de Gauche dans sa dernière résolution politique a dénoncé cette situation, et le communiqué de presse de nos députés a été diffusé. Il nous faut travailler à un projet de remise à plat de toute la protection de l’enfance. Il est inconcevable qu’en ce moment des enfants de moins de 16 ans vivent dans la rue et dorment dans des hôtels sans encadrement éducatif. Chaque département a le droit de fixer ce qu’il veut faire même quand un président a annoncé que la protection de l’enfance serait l’affaire de son quinquennat. Il est vrai que les enfants ne votent pas et que les parents de ces familles en souffrance sont les plus éloignées des préoccupations électorales. Ils ne sont donc pas intéressants pour qui veut à tout prix se faire élire. Ces damnés de la terre méritent que nous consacrions nos forces pour les défendre. Les enfants sont notre avenir. L’ignorer serait condamner toute notre société.

Le Parti de Gauche appuie donc les propositions de l’Unicef détaillées dans son rapport:

-Créer un ministère de l’Enfance pour déployer une Stratégie Nationale pour l’enfance.

-Renforcer le rôle de la France à l’international sur les droits de l’enfant

-Lancer une mission interministérielle sur l’effectivité des droits des enfants dans tous les territoires d’Outre-mer.

-Former l’ensemble des élus à l’écoute, à la prise en compte et la mise en œuvre de la parole des enfants et des jeunes au niveau collectif

-Renforcer l’accès aux droits des publics les plus vulnérables, en s’appuyant sur le levier que constitue la Garantie Européenne pour l’Enfance, et sur la Stratégie européenne pour les Droits de l’enfant.

et proposera son aide et son appui à toute association et groupement se mettant au service de cette cause.

Jocelyne Dubois