Les beaux discours ne peuvent masquer les multiples renoncements

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Lundi 23 septembre, le Ministère des affaires sociales et de la santé a présenté sa stratégie nationale de santé qui a vocation à définir le cadre de la future loi de santé 2014.
Or, derrière les vœux pieux et le recours aux formules creuses, cette stratégie ne marque non seulement aucune inflexion significative par rapport aux mesures mises en œuvre par la droite mais semble même se féliciter du travail de destruction de notre système de santé mis en œuvre avec zèle durant plus de 10 ans.

Ainsi, la nécessaire prise en compte des déterminants de santé est évoquée alors que le principal d’entre eux, à savoir les inégalités sociales, ne cesse de se détériorer avec la complicité du Gouvernement actuel davantage préoccupé par les pigeons et le MEDEF que de cette question.
De même, la priorité donnée à la santé environnementale est démentie dans les faits par l’exclusion et donc l’absence au sein du comité pour la transition écologique, des associations spécialisées dans ce domaine.

Dans le domaine de la santé au travail, comment croire que celle-ci est prioritaire quand est signé l’accord « Made in MEDEF » et que l’inspection du travail et la médecine du travail sont maintenus dans une précarité qui ne leur permettent pas d’exercer leur mission ?

Concernant la lutte contre les dépassements d’honoraires, le document se félicite de l’accord de décembre 2012 alors que celui-ci entérine les dépassements d’honoraires tandis qu’aucune mesure de lutte contre les déserts médicaux autre que les inefficaces incitations n’est envisagée.
Au delà de ces preuves accablantes de duplicité, cette stratégie de santé ne prévoit aucune remise en cause des mesures décidées par la droite. La suppression des franchises n’est nullement envisagée tandis que la T2A (tarification à l’activité) est soudain parée de nombreuses vertus.
Enfin, la question du médicament et des laboratoires pharmaceutiques n’est même pas traitée.
En matière de santé comme en fiscalité ou en droit du travail, le Gouvernement a donc choisi de poursuivre la voie tracée par la droite.

Sur un sujet aussi sensible, alors que la santé de nos concitoyens se dégrade sous l’effet des politiques mises en œuvre depuis trop longtemps, on attendait d’un gouvernement qui se dit de gauche des mesures beaucoup plus radicales telles que la lutte contre les lobbys (pharmaceutique, chimique et agroalimentaire), une politique de prévention passant par la suppression des causes environnementales à l’origine notamment de l’épidémie de cancers, le renforcement de le médecine du travail, la mise en place d’un réel système de médecine de proximité, partout et pour tous, qui remettent en cause le paiement à l’acte et le libre choix d’installation ainsi qu’une augmentation substantielle de la part des soins remboursés par l’Assurance maladie (et non le déchargement sur les complémentaires santé dont les frais de gestion sont au moins trois fois plus importants que ceux de l’Assurance-maladie).

Le Parti de Gauche saura restaurer une politique de santé, un élargissement de l’offre de santé, un maillage territorial qui répondent au besoins des citoyens tout au long de leur vie. Non la santé n’est pas un marché, pour des républicains de gauche c’est un DROIT.

La commission santé du PG