Pour Sapin, la démocratie coûte trop cher

Michel Sapin envisage de supprimer les élections par les salariés des conseillers prud’homaux.

C’est une mauvaise action de plus du gouvernement contre les droits démocratiques des salariés.

C’est une des seules élections auxquelles votaient les travailleurs étrangers. La seule ou tous les salariés de toutes les branches et de toutes les tailles d’entreprise votent à égalité. C’est aussi la seule où tous les patrons de toutes les branches élisaient eux aussi à égalité leurs représentants.

Bref, la seule élection qui donne une vrai photographie sociale et «politique» du «monde du travail» et des deux classes sociales qui le composent.

Pour supprimer les élections, Michel Sapin prétend qu’elles coûtent trop cher et que trop peu de monde vote. Avec un tel raisonnement, les élections cantonales ou législatives partielles aussi devraient être supprimées.

L’hypocrisie du ministre solférinien est éclatante. Car avoir refusé la tenue des bureaux de vote dans les entreprises a fait à la fois exploser les coûts et massivement dissuadé les électeurs salariés.

Cette suppression perpétue le quasi-monopole de la représentation par le MEDEF. Il perpétue l’élimination du patronat de l’Economie sociale et solidaire qui, bien que représentant 19 % des voix aux dernières élections prud’homales, n’a pas été reconnue pour autant.