Erdogan s’acharne sur la direction historique du HDP, 3e force politique de Turquie

La justice turque aux ordres de la coalition islamiste et d’extrême droite vient de rendre un terrible verdict dans l’affaire dite Kobané.

En 2014, alors que la ville de Kobané est menacée par Daesh, l’organisation Etat Islamique  organise un attentat  en Turquie au cours d’une manifestation de solidarité avec les populations kurdes assiégées. 35 militant.e.s du HDP perdent la vie au cours de cette attaque terroriste.

Le pouvoir turc accuse alors le HDP d’avoir « provoqué les violences » et « porté atteinte à l’intégrité de l’État ». Il s’en suit quatre ans de procès et 83 audiences pour 108 inculpé.e.s avec plusieurs centaines d’avocats mobilisés.

Le Parti de Gauche était présent, une fois de plus, au tribunal de la prison de Sincan en avril 2021 pour soutenir nos camarades du HDP contre la manipulation des faits.

Le 16 mai dernier, la sentence est tombée. Selahattin Dermirtas ancien co-président est condamné à 42 ans de prison incompressible et Figen Yusekdag, l’ancienne co-présidente à 30 ans.

22 autres figures emblématiques du HDP  subissent aussi de très lourdes peines d’emprisonnement.

À travers cette brutalité politico-judiciaire, Erdogan veut briser le peuple kurde et la troisième force politique de Turquie. Le rôle central joué par le DEM (ex HDP) lors des dernières municipales de mars 2024 pour faire perdre la coalition au pouvoir n’est pas étranger à cet acharnement.

La Cour européenne des Droits de l’Homme a exigé la libération des dirigeant.e.s du HDP.

Le gouvernement français doit faire de même. La Turquie est membre du Conseil de l’Europe. Elle doit donc en accepter les décisions.

Le Parti de Gauche réaffirme sa solidarité totale avec le DEM/ HDP qui est au cœur de l’alternative démocratique dont les peuples de Turquie ont besoin.