I. « Le capitalisme porte en lui la guerre »
Depuis quelques semaines, l’administration Trump cherche à bouleverser la situation
géopolitique mondiale. Qu’en est-il ?
a) Les États-Unis pris dans leurs propres contradictions
Les États-Unis sont dans la situation paradoxale d’une domination financière écrasante – 2/3 de la capitalisation boursière mondiale – et d’un déficit commercial important
avec l’Europe, centré sur les biens matériels (157 milliards d’euros). Ce secteur des services (en grande partie numériques) est, lui, excédentaire. L’Union européenne
reste leur premier partenaire commercial. À la fragilité de la domination financière et à la possibilité d’un crash du secteur
surévalué de la Tech, s’ajoute la perte de contrôle sur l’économie mondiale réelle, dont témoigne l’échec des sanctions. Ils se trouvent dans la contradiction d’avoir organisé la mondialisation capitaliste et la nouvelle division internationale du travail en confiant à la Chine la mission d’être « l’atelier du monde », avec son intégration dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. La Chine, avec son appareil d’État dictatorial, est la principale puissance industrielle mondiale, avec des réserves monétaires mais aussi dans sa capacité à réorienter son
économie par le pilotage politique et l’instrument de la planification. Le 24 avril 2025, la production d’énergie électrique chinoise par l’éolien et le solaire a dépassé celle des usines thermiques. En Chine, cette production renouvelable est équivalente à l’ensemble de la production des autres pays de la planète.